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Blog Mindfulness Belgium

Les dérives de la séparation corps-cerveau

Les dérives de la séparation corps-cerveau

 

Nous entendons souvent : « une crise sans précédent », ou encore « une pandémie jamais vue » etc …

C’est très largement erroné, et même sans remonter au moyen-âge,  les épidémies de grippe de Hong Kong dans les 60’s, de grippe asiatique des 50’s, sans même parler de la grippe espagnole de 1919-20 , toutes trois largement plus létales que le covid19.

Ce qui est par contre très différent, c’est la réponse que nous apportons à cette épidémie !

Car nous n’acceptons plus la mort ni même la maladie comme étant normales.  L’impatience est en outre devenue la règle concernant « la science », associant celle-ci à de la magie, comme nous l’aurions fait il y a encore 2 ou 3 siècles.

Or, il faut bien comprendre que les progrès de la recherche, concernant le Covid 19, sont incroyablement plus rapides que ceux que l’on faisait il y a encore 20 ans, et  a fortiori il y en a 40 ! Pourtant, en moins de 2 mois, le virus a été identifié, son génome isolé et les recherches thérapeutiques ou de vaccin sont déjà bien avancées…

Mais l’attente magique à l’encontre de la science nous amène à croire qu’il serait normal que le gouvernement, la médecine et les chercheurs trouvent des solutions en quelques jours. C’est évidemment absurde, car ce qui est normal c’est que les choses aillent parfois (voire souvent) mal et de tenter d’y apporter des réponses aussi pertinentes que possibles… en acceptant que cela puisse ne pas être le cas et que l'on peut se tromper et momentanément échouer.

Nous aimerions que tout aille bien, mais ce n'est pas ainsi que se déroule la vie, il y a maints moments où les choses vont "de travers" selon notre opinion, et nous voudrions alors, non seulement les redresser, mais nous voudrions en outre qu'elles n'aient pas eu lieu !

Bien sûr, la pleine conscience est censée nous entraîner à la patience et à l'acceptation, mais la conscience n'est pas toujours suffisante, une fois encore elle doit être suivie de lucidité quant à la nature exacte de ce que nous vivons, et non l'illusion de ce que nous pensons que devraient être "normalement" les choses.

D’autre part, notre vision cartésienne séparant le corps et l’esprit nous emmène dans des dérives psychologiques complètement délirantes.  En effet, dans le cas de la crise du Covid 19, les dégâts psychologiques, sociologiques et économiques seront probablement bien plus importants que du point de vue strictement sanitaire.  

Et ceci n’est pas uniquement une question de chiffres, mais également des manifestations somatoformes de l’état de stress sociétal généralisé, dans lequel nous aurons été plongés ... et dont nous attribuerons peut-être l'existence, non pas à notre mauvaise réponse au stress, mais au facteur déclenchant de celui-ci: "la crise".

A ce titre, la pratique de la mindfulness est évidemment une réponse par anticipation très pertinente, pour prévenir ce mécanisme de dissociation corps-cerveau.

Voici le lien d'un exposé extrêmement lucide d'Albert Moukheiber à ce sujet  (13 min)

Authors

Jacques Splaingaire

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